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Sobad marine. « on y croit, on va de l'avant »

Sobad marine. « on y croit, on va de l'avant »

« Il suffit d’avoir envie et d’avoir une bonne équipe », assure Jean-Loup Thivet, 50 ans, directeur général de la Sobad depuis dix ans. « On y croit, on va de l’avant ». Et visiblement, ça marche !

Le Bleu, ce carburant détaxé destiné au monde de la pêche, c’était 100 % de l’activité de la Sobad il y a encore trois ans. Aujourd’hui, l’entreprise a diversifié son activité et est passée de neuf à 21 salariés.

« Quand je suis arrivé à la tête de la Sobad il y a dix ans, le marché français du gazole pêche, c’était 600.000 m³ par an. Aujourd’hui, c’est 200.000 m³ ». Jean-Loup Thivet a vite compris qu’il fallait anticiper. « Soit on subissait et on disparaissait, soit on se diversifiait pour survivre ».

30 % dans le hors pêche

« Notre métier, ça a toujours été du « business to business », du « B to B », du commerce d’entreprise à entreprise. Vendre du gazole pêche à des coopératives qui, elles, le revendent au client final, ceci sur une bonne partie du littoral Français. Nous diversifier, c’était développer le hors pêche. Regarder du côté de la marine marchande, des marchés publics, des navires à passagers, de la plaisance. De tout ce qui va sur l’eau avec un moteur, en fait ! ».

Le hors pêche, c’est aujourd’hui 30 % de l’activité de la Sobad, devenue au passage Sobad Marine, avec un nouveau logo. L’entreprise a décroché des marchés auprès de traders spécialisés dans la fourniture de carburant pour des gros navires qui font escale en France, pour le tourisme ou le commerce. Ces derniers sont livrés par des gros-porteurs qui viennent s’approvisionner en bord à quai à Douarnenez, par l’oléo-serveur de la Sobad.

« fini la gestion à la papa ! »

En plus du gazole pêche et du carburant marin en B to B, Sobad Marine est maintenant sur le terrain du « B to C », du « Business to Consumer » (de l’entreprise au particulier). « C’est fini la gestion à la papa !, s’amuse à dire Jean-Loup Thivet. Rester figé dans l’idée que notre activité, c’est forcément du B to B, que c’est historique et que ça ne pourra pas changer. Quelle erreur ! ». C’est en allant à la rencontre de ses futurs clients, sur les quais, les pontons, que le patron de la Sobad a compris qu’il devait changer de modèle et créer de nouveaux métiers. Pour mettre en place ce qu’il appelle « le troisième étage de la fusée », il a tenté une expérimentation dans le golfe de Saint-Tropez. Dans le port de Cogolin, Sobad Marine a investi 200.000 EUR pour ouvrir une station-service dédiée aux yachts de luxe. Deux CDI et deux emplois saisonniers ont été créés. C’était en été 2013. Et là, jackpot !

Le marché des yachts de luxe

« Sachant qu’il faut une heure pour faire un plein de 25.000 l dans un grand yacht, on a conçu un lieu adapté. Le service se fait à l’anglaise, avec des gants et le standing de la boutique est à la mesure de celui des clients. Le capitaine et son équipage, souvent étrangers, peuvent y acheter des produits locaux, mais aussi du pâté Hénaff ! Nous sommes les premiers à en vendre sur la Côte d’Azur et cela fait un carton », s’enthousiasme Jean-Loup Thivet qui, depuis, a ouvert deux autres stations dans le Sud de la France. Près de Cannes et près de Nice.

Là encore, quatre CDI ont été créés sur place, en plus des saisonniers. Et, au siège du Rosmeur, il a fallu créer deux autres emplois de gestion. En tout, sur les trois dernières années, les efforts de diversification ont fait passer l’effectif de l’entreprise de neuf à 21 salariés.

Une partie des archives a été transformée en nouveaux bureaux et la flotte de camions-citernes est passée de deux à quatre unités. Et ce n’est pas fini ! (Lire ci-dessous).

Prospérer et partager

Avec un chiffre d’affaires de 91 MEUR en 2014 à un estimatif de 120 MEUR cette année, Sobad Marine tient à partager sa prospérité avec ses employés.

Cette semaine, ils s’échappent tous ensemble pour quatre jours, avec maris et femmes, pour visiter le plus grand paquebot du monde, en escale à Rome.

Les Douarnenistes aussi bénéficient de ce joli succès. Sans tambours ni trompettes et depuis déjà plusieurs années, la société soutient nombre d’associations sportives, culturelles et caritatives. Et même l’Ile Tristan, avec un apport de 7.000 EUR dans la tirelire ouverte par la Fondation du patrimoine pour la rénovation de la maison de maître. « C’est notre décor, souligne Jean-Loup Thivet en montrant la fenêtre de son bureau. On y tient et on ne voudrait pas la voir vendue au premier venu ».

Testé sur la côte d’azur, envié dans l’ouest

Ce nouveau savoir-faire acquis sur la Côte d’Azur, la Sobad le met à présent au service de la plaisance bretonne. En commençant par la station-service du port de Tréboul, à la Pointe, dont s’occupaient jusque-là les agents municipaux. Avec la bénédiction des responsables du port, Sobad Marine a obtenu le marché de fourniture et de distribution du carburant et y a investi 80.000 EUR avant l’été. Pompe automatique, éclairage de nuit, pare-battages… L’objectif étant d’augmenter le volume débité de 20 %, soit 200.000 l par an. « C’est une manière de participer au développement du port et les chiffres de cet été montrent que ça marche, se réjouit Jean-Loup Thivet. Le capitaine du port me le confirme. On ne voit plus de plaisanciers aller chez Leclerc avec des bidons le week-end ! ».

Ce nouvel équipement a fait des jaloux. Vendredi, les responsables du port de Morgat sont venus le voir. « Nous venons également de décrocher l’appel d’offres de la station-service du port de Roscoff, annonce Jean-Loup Thivet. C’est la station la plus importante de France en terme de potentiel. Cela va engendrer encore une nouvelle embauche. Nous avons été consultés pour la station du Havre, de Boulogne-sur-Mer. Au Conquet et à Brest, ils sont en train de réfléchir ». Le patron de la Sobad aussi. « Notre prochaine étape, c’est le digital ».

 

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